La Fête de la Nouvelle France a été une autre incroyable célébration de l’histoire du Québec. Malgré la chaleur et l’humidité étouffante, les femmes en costume ont commémoré le rôle des Filles du Roi dans la fondation de la [⇒]
Une autre Jeanne — Jeanne Savonnet

Même si j’ai fait des recherches depuis plusieurs années sur l’histoire de Jeanne Marguerite Chevalier, ma grand-mère au 11e degré, il me faut inclure au moins une autre Jeanne dans ce blog (cette saga du voyage pour trouver mes racines françaises). C’est Jeanne Savonnet. La vie de cette deuxième Jeanne est mieux connue que la vie de Jeanne Marguerite, mais il existe certains parallèles entre leurs deux vies.
Plaque en l’honneur de Jeanne Chevalier
Je suis certaine que l’esprit de Jeanne nous a entourés ce jour-là, le 15 septembre, 2017. Nous n’étions pas nombreux, mais nous avons rempli la chapelle canadienne à l’église Saint-Jacques de Dieppe, en France, une des paroisses où Jeanne avait vécu.
Jeanne Chevalier, Fille du Roi : Son histoire
Enfin, l’histoire de Jeanne Marguerite Chevalier est disponible en français ! Grace à une grande équipe de traducteurs et de relecteurs, je suis très heureuse d’annoncer la publication du livre Jeanne Chevalier, Fille du Roi : Son histoire.
Le livre est disponible sur Internet sur www.amazon.fr, sur www.amazon.ca, et sur www.amazon.com, comme livre broché et comme e-book. C’est aussi disponible au Plumier, 22 24 Rue Saint Jacques, à Dieppe FRANCE.
J’espère que trouverez, comme moi, l’histoire de Jeanne captivante. Vous pouvez partager vos impressions et commentaires ici.
Je vous présente Jeanne Chevalier, Fille du Roy
En juin 1671, Jeanne-Marguerite Chevalier, 28 ans, s’est embarquée à bord d’un navire dans le port de Dieppe, au nord de la France. Elle quittait la France pour toujours et faisait route pour Québec. Malgré qu’elle soit célibataire et orpheline, elle n’était pas seule sur ce bateau; en effet, une centaine d’autres femmes ont aussi fait le voyage jusqu’à Québec, cette année-là. En fait, durant une décennie, à partir de 1663, 770 femmes quitteront la France, la plupart d’entre elles, comme Jeanne, pour ne plus y revenir. [⇒]
Jeanne-Marguerite Chevalier, de 1643 à 1671 : la recherche!
Trois semaines après que Louis XIV fut couronné roi, à l’âge de quatre ans, et 35 ans après la fondation de Québec, Jeanne-Marguerite Chevalier était baptisée le 8 juin 1643, dans la petite cathédrale de la ville épiscopale de Coutances à 330 kilomètres à l’ouest de Paris et du nouveau roi et à 75 kilomètres au nord-est du Mont-Saint-Michel. Outre l’enregistrement de son baptême tenant sur une ligne et le fait que sa marraine était Guillemette LeBreton, je sais peu de choses d’autre sur la vie de Jeanne en France. Rien de concret, jusqu’à ce que je retrouve son nom, parmi les Filles du Roy, sur la liste des passagers des bateaux appareillant à Dieppe, en juin 1671. Comme la liste des passagers fait toujours l’objet de recherches, je n’ai rien trouvé d’officiel au sujet de Jeanne jusqu’à ce que son nom apparaisse sur un contrat de mariage, à Québec, en date du 11 octobre 1671. [⇒]
Les Filles du Roy – Le contexte
La Nouvelle-France du XVIIe siècle avait besoin de femmes. La population de la colonie ne s’accroissait pas. Même si Montréal avait été fondée un an avant la naissance de Jeanne, le nombre de Français, dans ce qui allait devenir le Québec, étaient toujours en-deçà de 3000 habitants, en 1663. Ces hommes qui s’aventuraient en Nouvelle-France ne choisissaient pas de s’y établir. En effet, alors que le climat était certainement un facteur important pour expliquer cette situation, la principale raison, selon Louis XIV et son premier ministre Colbert, était l’absence de femmes. Louis et ses ministres ont alors décidé qu’il était temps de remédier à la situation pour transformer l’exploration de la Nouvelle-France en peuplement de la Nouvelle-France. [⇒]
Les Filles du Roy en Nouvelle-France
À l’annonce de l’arrivée d’un navire avec un contingent de Filles du Roy, on dit que les hommes se précipitaient pour les accueillir. Plusieurs étaient probablement pressés de trouver une compagne. Les ordres de l’intendant, à l’effet que les jeunes hommes devaient se trouver une épouse peu de temps après l’arrivée d’un navire sous peine de perdre leurs droits de chasse et de pêche les a aussi probablement aiguillonnés. Peut-être que les cadeaux du Roi, lors du mariage, étaient perçus comme un coup de pouce pour démarrer une ferme. Quelle qu’en soit la raison, l’arrivée de ces femmes a dû être un plaisir, du moins pour ceux qui étaient désireux de s’établir dans la colonie, de conserver leur liberté et d’être assurés d’un meilleur avenir qu’en France, tout en ayant la possibilité de fonder une famille. [⇒]
Les Filles du Roy – Pourquoi elles ont quitté la France
On me demande souvent pourquoi mon ancêtre Jeanne Chevalier a décidé de quitter la France pour venir dans la nouvelle colonie. Essayer de comprendre les raisons de son choix nécessite un haut niveau de spéculation, étant donné que les Filles du Roy ont laissé peu d’archives ou de journaux intimes. Pour la plupart d’entre elles, cela a du être une décision volontaire, même si elles ont pu être fortement encouragées à émigrer par leurs tuteurs, leurs parents, les responsables des hôpitaux de charité, les prêtres de paroisse ou même les agents recruteurs. Lors d’un colloque sur les Filles du Roy, à Québec, il y a plusieurs années, le célèbre historien Yves Landry a laissé entendre, certes sur la base de peu d’éléments de preuve, que plusieurs filles, particulièrement celles qui étaient dans des foyers de charité à Paris, ont pu être contraintes à intégrer le programme.
Les légendes autour des Filles du Roy
Pendant des années (des siècles, en fait) la confusion a régné à savoir si les filles du Roy étaient des femmes avec qui se marier ou avec qui « se marrer »! Des renseignements erronés basés sur des commentaires gratuits et sur des préjugés, d’une part, et une possible fierté nationale enjolivant leur défi et leur héritage, d’autre part, ont tous contribué à la confusion. Il semble qu’Yves Landry, un des plus grands spécialistes des Filles du Roy, soit celui qui ait le mieux expliqué le problème quand il a résumé la question en disant qu’il y avait probablement une part de vérité des deux côtés. [⇒]