
Même si j’ai fait des recherches depuis plusieurs années sur l’histoire de Jeanne Marguerite Chevalier, ma grand-mère au 11e degré, il me faut inclure au moins une autre Jeanne dans ce blog (cette saga du voyage pour trouver mes racines françaises). C’est Jeanne Savonnet. La vie de cette deuxième Jeanne est mieux connue que la vie de Jeanne Marguerite, mais il existe certains parallèles entre leurs deux vies.
Jeanne Savonnet était également Fille du Roi, arrivée en 1670, une année avant Jeanne Marguerite. Elle s’est mariée trois fois et est trois fois devenue veuve. A son arrivée au Québec, elle a très rapidement épousé Jean Soucy dit Lavigne, soldat dans le Régiment de Carignan-Salières. Soucy, dont elle eut quatre enfants, est mort mystérieusement : “un jour entre mai 1677 et août 1679. » En août 1679 elle épousa Damien Bérubé, un compatriote de Robert Lévesque et de Jean-Baptiste Deschamps, originaires du Pays de Caux, en France. Ils ont déménagé à Rivière-Ouelle où Jeanne Marguerite venait de s’installer. Là elle a encore donné naissance à six enfants. Damien mourut en 1688 pendant l’épidémie qui a frappé la Nouvelle France, emportant aussi deux de leurs enfants. Quatre ans plus tard, elle épousa François Miville dit Le Suisse, avec qui elle eut son 11e enfant. Miville décéda en 1711. Jeanne Savonnet survécut de 5 ans à Jeanne Marguerite, mourant en 1721.
Jeanne Savonnet est également une de mes ancêtres. Marie-Josephte Bérubé, une de ses petites-filles, épousa Jean-Baptiste Lévesque, fils de François-Robert Lévesque et Charlotte Aubert et donc petits-fils de Jeanne Marguerite. Marie-Josephte et Jean-Baptiste ont alors laissé au moins huit générations de Lévesque, dont je fais partie.
Cependant, sous certains aspects cette seconde Jeanne est différente. Elle est née à Paris. On connaît ses parents, Jacques Savonnet et Antoinette Babillotte, mais son lieu et sa date de naissance exacts sont inconnus. Elle a été placée dès son premier âge à l’Hopital de la Pitié-Salpêtrière parce que son père était mort et que sa mère avait dû l’abandonner. La Salpêtrière était l’une des deux institutions parisiennes, au sein desquelles la plupart des Filles du Roi ont été recrutées. Cette Jeanne eut neuf enfants survivants, Jeanne Marguerite, n’eut que trois fils. Et ces enfants de Jeanne Savonnet, de trois maris différents, ont engendré encore davantage de descendants, portant les noms de Soucy, Bérubé et Miville et leurs nombreuses variantes. Elle se distingue aussi par la présence d’un monument en son nom dans le cimetière de Rivière-Ouelle, place là par la famille Soucy, qui a fait beaucoup pour répandre son nom.
Bien que Jeanne Savonnet ait peut-être acquis plus de renommée que Jeanne Marguerite, les deux Jeannes n’ont guère obtenu la reconnaissance qu’elles méritent comme les mères fondatrices de longues lignes de descendants. À Hautot-Saint-Sulpice, le lieu de naissance de Robert Lévesque, une organisation a été formée pour accueillir ses descendants ainsi que ceux de Damien Bérubé, né à Roquefort, un petit village à moins de 5 km de là. Cependant, leurs femmes n’ont pas été suffisamment reconnues, elles, les deux Jeannes, mères de tous leurs enfants et de leurs nombreux descendants!!!!
