Trois mois après la mort de Jeanne, en février 1717, ses fils ont ratifié l’entente de 1705. Son fils cadet, Joseph, est décédé en 1755, laissant neuf enfants. Pour sa part, son deuxième fils, Pierre-Joachim, qui a laissé douze enfants, est mort en 1759, juste avant la chute de Québec aux mains des Anglais. François-Robert, son aîné, a vécu jusqu’en 1765, laissant derrière lui onze enfants, parmi lesquels Jean-Baptiste, mon ancêtre. En tout, 32 petits-enfants de Jeanne lui ont survécu et ont engendré des milliers de descendants.
Quand Marie-Jeanne Lévesque a reçu le legs de sa grand-mère, elle était à huit jours de son quatorzième anniversaire de naissance. Six ans plus tard, soit le 31 août 1722, elle a épousé Joseph Miville, le petit-fils des pionniers de Rivière-Ouelle, Jacques Miville et Catherine Baillon. Marie-Jeanne et Joseph ont eu douze enfants qui leur ont tous survécu, sauf un. Joseph est décédé le 30 juillet 1780. Marie-Jeanne, elle, a vécu deux ans de plus et elle est morte le 20 avril 1782, à Rivière-Ouelle.
En ce qui concerne ma propre famille, les ancêtres de mon père ont demeuré à Rivière-Ouelle et dans les communautés environnantes encore pendant cinq générations. Mon arrière-arrière-grand-père, Martial Lévesque, a fait partie de l’exode des jeunes hommes du Canada, à la fin du XIXe siècle, alors qu’il a emmené sa famille aux États-Unis. Il s’est joint à d’autres Canadiens-Français de la même région, au Québec, qui se sont installés à Nashua, au New Hampshire. Ses enfants ainsi que leurs enfants ont tous épousé des Canadiennes-Françaises. Il a fallu attendre la génération de mon père pour voir apparaître les premiers mariages « mixtes ». Le mariage de mon père avec ma mère, en 1943, était un des premiers à « briser le moule ».